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A Kaya
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20 février 2008

Un cours de SVT au lycée provincial de Kaya

Par ‘tite goutte, en « revisite » à Kaya

 

Et oui, ‘tite goutte est de retour à Kaya début février ! Une semaine pour découvrir les joies de l’enseignement burkinabé… Elle a pu suivre des cours au séminaire, bien sûr, mais aussi dans les deux collèges-lycées publiques de Kaya ainsi que dans l’école primaire où travaille Wendlasida, dans un village environnant. Mais ne vous y trompez pas … elle n’a pas fait que bosser : promenade au barrage, rencontre avec les scouts, visites des amis et week-end à Dori ont aussi agrémentés son séjour !

dori2

Le vendredi après-midi, elle a suivi un cours de 3ème au lycée provincial, dans la classe d’Odette et Odilon … elle vous luniformeodilonodettee fait partager :

 Il est 7h30, la cloche sonne. Les 80 élèves de 3ème A, vêtus de leur uniforme, rentrent dans leur salle de classe. Chacun trouve une place parmi la trentaine de tables-bancs.

Dès l'arrivée du professeur les «causeries» des élèves cessent et immédiatement deux élèves se lèvent, l'un va essuyer classe la chaise et la table de l'enseignant, l'autre se précipite vers lui pour lui porter ses affaires et les poser sur son bureau.

Le professeur fait signe aux élèves de s'asseoir, trois élèves proclament «silence!», «silence!» et le cours commence. L'objectif de la séance vient d'être donné «aujourd'hui, nous verrons la composition et le fonctionnement de l'appareil circulatoire». Après quelques explications orales, le cours est dicté par le professeur. A mesure que la dictée avance, des mots de vocabulaire sont écrits au tableau, le plan de la séquence également. Le cours magistral ne laisse que peu d'opportunités à l’élève de poser des questions à l'enseignant. Le silence règne. Je suis impressionnée par la manière dont les élèves prennent le cours! Dès qu'un mot est écrit au tableau, il est automatiquement écrit en rouge! Les cahiers sont tous très bien tenus, même ceux des garçons! Personne ne semble vouloir perdre une miette du cours : dès que le professeur s'approche du tableau, tous les élèves lèvent leurs yeux en direction de l'enseignant. Les élèves sont tellement attentifs qu'ils ne prêtent même pas attention aux chèvres qui viennent les saluer en passant leur tête par les fenêtres ouvertes de la salle de classe!

cahier

Déjà 1h45 de dictée entrecoupée par quelques brèves explications...Le professeur annonce qu'il est temps de faire un petit exercice. Il écrit sur le tableau le résultat d'une expérience et pose une question. Très rapidement deux, trois puis dix mains se lèvent et, en claquant des doigts, certains élèves proclament «moi!», «moi!». L'enseignant interroge deux personnes. Le temps d'échanges questions-réponses n'aura duré que dix minutes sur les deux heures de cours de SVT! Dans ces conditions, il faut reconnaître qu'il est bien difficile de comprendre tout le cours. Là, je me rends compte, en effet, que peu ont acquis les notions du cours précédent. Pire encore, certains élèves s'expriment difficilement en français. Je me demande alors comment ils ont pu prendre en note le cours!....Pourtant personne, durant le cours, n'a osé interrompre le professeur....dori1

Le programme de SVT pour le BEPC est très dense. Les enseignants n'ont pas le choix. Comme les élèves n'ont pas de manuel, il faut que tout le cours soit dicté! Le professeur, désolé, m'annonce que seuls 50% des élèves auront leur BEPC à la fin de l'année! Il me précise aussi que les élèves ont accès à la bibliothèque de l'école ce qui peut leur permettre de compléter leurs cours. Dans cette classe de 80 élèves, je note une très grande hétérogénéité des élèves car bien que plusieurs ne maîtrisent pas très bien le français, je suis surprise par la pertinence de certaines questions. Les classes surchargées, le manque d'outils pédagogiques, les programmes denses et les petites salles de classe font qu'il est difficile même pour un élève extrêmement motivé de  réussir scolairement.

philipeMerci à Emile, Philippe,(l'enseignant de PC qui fait les deux lycées), Toni, madame Zinaba et surtout un grand merci à Samuel et Hélène pour m'avoir fait découvrir les réalités du métier d'enseignant en Afrique.


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